Le terme « Protohistoire » renvoie à plusieurs notions distinctes : d'une part, il a un sens méthodologique et s'applique à des populations ne possédant pas elles-mêmes l’écriture, mais qui sont mentionnées par des textes émanant d’autres peuples contemporains ; d'autre part, il a un sens chronologique et désigne en Europe, Scandinavie et Asie centrale la période correspondant aux âges des métaux (âge du bronze et âge du fer). En outre, le sens du terme intègre aujourd'hui des paramètres économiques et sociaux et s'applique désormais aux populations ayant adopté une économie de production.


Émergence et évolution de la notion de Protohistoire

La Préhistoire a été initialement définie comme la période comprise entre l’apparition de l’Homme et l’apparition des premiers documents écrits. Si l'Histoire commence avec l'écriture, celle-ci n'apparaît toutefois pas simultanément dans toutes les régions du monde. La notion de Protohistoire a donc été introduite initialement pour nommer l'étape au cours de laquelle des populations ne possèdent pas elles-mêmes l’écriture, mais sont mentionnées par des textes émanant d’autres peuples contemporains : c'est le cas par exemple des Gaulois d'avant la conquête romaine, décrits par des auteurs grecs et latins.

Appliquée à l'Europe occidentale, la Protohistoire (au sens méthodologique) a pris un sens chronologique pour désigner une période postérieure à la Préhistoire et antérieure à l'Histoire, correspondant aux âges des métaux : âge du bronze et âge du fer. Certains auteurs incluent parfois l'âge du cuivre ou Chalcolithique à la Protohistoire mais ce dernier est souvent rattaché à la fin de la Préhistoire. Le tableau schématique en bas de l'article fait exclusivement référence à cette acception chronologique de la Protohistoire.

Définition actuelle

Par la suite, la définition de la Protohistoire a intégré des paramètres économiques et sociaux. Ainsi, la Protohistoire désigne aujourd'hui pour la majorité des auteurs une période durant laquelle la subsistance des populations humaines est assurée par la production. Les groupes d’éleveurs et d’agriculteurs, souvent sédentaires, exploitent des ressources qu’ils maîtrisent et qu’ils gèrent en partie. Selon cette acception, la période comprend chronologiquement les subdivisions suivantes[1] :

La Protohistoire est caractérisée par une structuration croissante de la société (modification de l’habitat, agglomération, socialisation avancée, hiérarchisation, pouvoir administratif, économie avancée, monnaie, échanges commerciaux, etc.) et par une maîtrise progressive de la métallurgie à partir de la fin du Néolithique. Elle s'intercale entre :

  • d'une part la Préhistoire qui la précède et concerne les populations dont la subsistance est assurée par la prédation. Les groupes de chasseurs-cueilleurs, pêcheurs, collecteurs exploitent des ressources naturelles disponibles sans les maîtriser. La Préhistoire stricto sensu comprend alors le Paléolithique et l’Épipaléolithique.
  • d'autre part l'Histoire, qui lui succède et concerne les populations de producteurs ayant adopté l'écriture mais aussi le plus souvent un pouvoir centralisé.

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